Témoignage sur la PMA – Ma vie et la PMA

Un nouveau projet : fonder une famille

Tout a commencé en 2015, Monsieur avait 28 ans et moi 25 ans, nous étions ensemble depuis 5 ans et avions déjà réalisé un grand projet : être propriétaire d’un appartement.

En 2015, nous avons eu l’envie de réaliser d’autres rêves : voyager, mais aussi fonder une famille. Pour le voyage tout était prêt! Nous partirons en Thaïlande en novembre ! Nous pensions attendre ce voyage pour ensuite fonder une famille afin de profiter au maximum des vacances!

Mais l’envie d’avoir une famille est bien plus forte, nous n’avons pas pu attendre 🙂

Tout au début, nous ne nous prenions pas la tête, nous savions qu’il fallait parfois attendre 1 an pour être enceinte. L’arrêt de la pilule? C’était arrêté depuis un moment, je voulais éviter de prendre des hormones (haha quand j’y pense! ironie de l’histoire ^^). Tout se passait très bien avec mon compagnon, insouciants, nous profitions de la vie 🙂

Début 2017, nous commencions à avoir des annonces de grossesses dans notre entourage, mais toujours rien pour nous. De plus en plus de personnes nous posaient la question “et vous c’est pour quand?”. Je ne répondais pas franchement, et je laissais sous-entendre que « ça viendra quand ça viendra ».

 

 

Les premiers doutes

Nous nous disions que ça allait bientôt être notre tour 🙂

Mais au fond, plus le temps passait et plus nous commencions vraiment à nous poser des questions. Je décidais alors d’en parler à mon gynécologue qui me conseilla à ce moment-là de faire quelques examens et un spermogramme pour mon compagnon.

 

 

Un autre monde … à la découverte de la PMA

Un spermo quoi ? Quelque chose de nouveau pour nous, cela ne nous était pas familier. Devoir passer par ce chemin nous a faits bizarres.

Le résultat tombe… Mon compagnon a une oligospermie… Oligo quoi ? Oligospermie c’est-à-dire la présence de spermatozoïdes en quantité anormalement faible.

Je me souviens comme si c’était hier, nous avons reçu les résultats sur internet, il y avait beaucoup de chiffres et de mots inconnus pour nous… mais c’était clair, l’examen n’était pas bon….

Il y a eu beaucoup de douleurs à ce moment-là. C’est une partie de la virilité d’un homme qui est touché et cela confirmait qu’il y avait bien quelque chose qui n’allait pas. Le gynécologue se veut rassurant cela ne veut rien dire, mais au vu des résultats, il nous propose tout de même d’aller voir une spécialiste pour avoir son avis et pour réaliser des examens plus poussés.

C’est en décembre 2017 que nous avons pu avoir le premier contact avec le « Médecin spécialiste de la fertilité ». La spécialiste se veut rassurante. Pour commencer, elle nous parle beaucoup de perturbateurs endocriniens.

Nous avons alors commencé à changer nos habitudes dans la vie de tous les jours. Nous avons remplacé au maximum nos emballages plastiques par des contenants en verre, nous avons fait attention à la présence de pesticides sur les fruits et les légumes. Nous mangions plus équilibré et sélectionnions avec précaution nos produits cosmétiques.

Le médecin nous parle aussi de la PMA afin de nous préparer. Avouons-le, comment se préparer à la PMA? Pour ma part, pas besoin de préparation, c’est notre parcours, s’il faut passer par là pour avoir un enfant… alors, allons-y, étape par étape, rendez-vous par rendez-vous.

Nous avons réalisé une série d’examens, de tests et de petits essais : prises de sang / hystérosalpingographie / échographies / Test Post Coïtal / prises de médicaments / andrologue / déclenchement d’ovulations…

Mais rien n’y fait, je ne suis toujours pas enceinte…

Le temps passe et nous commençons à en parler à nos proches, cela fait du bien de pouvoir échanger. Au vu des résultats, une grande décision fut prise, je n’aurai pas d’insémination artificielle, nous irons directement à la FIV ICSI. Ce sera pour le mois de juillet 2018.

 

 

Ma première FIV

La réalisation de la FIV ICSI? Nous l’avons aussi vécu étape par étape, c’était pour nous une grande découverte.

Pour commencer, il fallait prévenir mon chef que je serais en arrêt maladie pendant 2 semaines (pour pouvoir réaliser mes examens) et sans savoir exactement à quel moment je ne pourrais pas venir travailler

Les nombreux et répétitifs rendez-vous chez le biologiste, anesthésiste… Les piqûres quotidiennes faites dans le ventre ou sur les cuisses pour stimuler et déclencher mon ovulation.

Les médicaments à prendre, les échographies et prises de sang à prévoir tous les 2 jours. Tout cela pour pouvoir réaliser la ponction. Cette fameuse opération où l’on me prélève mes ovocytes.

 

 

Ma première ponction

Une ponction se fait au bloc opératoire et sous anesthésie locale ou générale. Pour ma part, l’anesthésie était générale. Ce jour-là, ils m’ont ponctionné 25 Ovocytes ! C’est beaucoup, mais j’étais en hyperstimulation et de ce fait (ils ne m’ont pas fait de transfert d’embryons frais pour protéger mon corps, ma santé et parce que le pourcentage de réussite d’une FIV avec une hyperstimulation est faible).

Le jour de la ponction, mon conjoint est allé au laboratoire pour donner son sperme. Puisqu’il s’agit d’une fiv Icsi, le laboratoire insère directement le spermatozoïde dans les ovocytes ponctionnés.

Après la ponction, c’était vraiment le stress. Nous recevions l’appel du biologiste tous les jours pour savoir combien d’embryons s’étaient développés. Finalement, 5 embryons ont tenu (2 en J5 et 3 en J6). Il a fallu attendre la fin de mon hyperstimulation que mon corps récupère et un nouveau cycle pour que je puisse recevoir le transfert d’embryon congelé.

 

 

Le transfert 

Pour déterminer le bon jour du transfert, il fallait à nouveau faire des prises de sang et échographies tous les 2 jours à la période de mon ovulation, médicaments, piqûres… (le même refrain !). Oui oui, il y a pas mal de choses à faire, mais au final c’est pour une bonne cause, c’est pour donner la vie!  Donc positive attitude !

Le jour du transfert : une grande excitation !! Une partie de nous va être en moi! Quel bonheur de voir à l’échographie l’embryon aller dans mon corps! Ma première pensée? Il est dans mon ventre! Je suis enceinte !

 

 

Verdict… 

En réalité, ce n’est pas parce que nous avons eu le transfert que je suis vraiment enceinte. Il faut être patient et attendre plusieurs jours pour pouvoir faire cette prise de sang qui confirmera si oui ou non j’ai bien un bébé dans le ventre. Nous passons par plusieurs étapes pendant ces jours, nous faisons attention à tous les signes, nous essayons d’être positifs et d’y croire.

Le jour, de la prise de sang est un moment d’angoisse. Pour ma part, je suis partie faire ma prise de sang le matin avant d’aller au travail. J’ai décidé de ne regarder les résultats qu’une fois ma journée de travail finie. Cela m’aidait à gérer mes émotions au boulot. Ce premier transfert n’a pas marché… le résultat est négatif

 

 

Recommencer et toucher au bonheur…

Nous avons dû attendre un peu pour faire un deuxième transfert avec un des embryons congelés. Et c’est à ce 2e transfert que nous avons eu un résultat positif! Quel bonheur! C’est enfin à notre tour de pouvoir porter la plus belle chose de la vie!

Fini de cacher la tristesse à son entourage lorsque nous entendions une annonce de grossesse! (Même si nous étions tout de même très heureux pour eux!). Nous préférions attendre les 3 mois de grossesse, mais nous profitions de chaque moment et nous avions commencé à l’annoncer à notre entourage, les personnes plus proches.

 

 

Encaisser la nouvelle et se relever

Le temps devenait encore plus long que d’habitude. Le soutien de mes proches ne me suffisait plus, et pourtant je peux vous dire que j’ai vraiment bien été soutenu (d’ailleurs pour ceux qui se reconnaîtront je vous en remercie encore et encore), j’ai même eu doit à une aide psychologique.

J’ai commencé à suivre sur les réseaux sociaux des filles qui étaient dans la même situation que moi, d’aller dans des forums, cela me permettait de me dire : “non je ne suis pas seule dans cette situation”.

J’ai dû (comme, je suppose, toutes les filles dans cette situation) supporter des phrases blessantes : “C’est dans la tête”, “il suffit de ne plus y penser”, “part en vacances”, ça ne te servira à rien la PMA”.

 

 

Ne pas baisser les bras et continuer d’avancer…

Il a fallu attendre avril 2019 pour recommencer les transferts. Recommencer à croire à un nouveau bonheur, mais nous vivions les choses différemment, avec plus de recul. Toujours de l’excitation au moment des transferts, mais cela devenait presque une habitude.

Plus besoin de donner son nom en voyant les secrétaires médicales, les soignants, les pharmaciens, les laboratoires. On me reconnaissait.

Nous connaissions par cœur les lieux, les salles d’attente et l’hôpital, comme si cela faisait partie de chez nous.

 

 

Revoir le protocole et être patients (encore)

Nous avons eu des séries d’examens encore plus poussés. On me change un médicament, on réadapte mon traitement, car j’ai une mutation génétique qui fait que je ne tenais pas l’acide folique. Malgré cela, je n’ai pas réussi à être enceinte avec le reste des transferts.

L’été arrive, les centres de PMA sont fermés, il faudra alors encore être patients, continuer les traitements en cours et faire attention aux perturbateurs endocriniens (ce qui est devenu une habitude dans la vie du quotidien) pour recommencer une nouvelle FIV à la rentrée. Je ne supportais plus de croiser les femmes enceintes et des enfants que je ne connaissais pas, mais il fallait avancer et continuer à profiter de la vie. 🙂

L’été est fini, on reprend les examens, le spermogramme de mon compagnon s’est un poil amélioré et mon corps réagit beaucoup, ce qui a donné envie à notre gynécologue spécialiste de tester quelques inséminations avant de retenter une FIV.

 

 

Mon insémination… 

Quoi une insémination? Nous n’étions pas prêts! Cela est beaucoup moins invasif qu’une FIV, mais il y a à moins de % de chance d’être enceinte avec une insémination! Si la FIV n’a pas été satisfaisante pour nous pourquoi perdre du temps avec une insémination ? Au final, nous faisons confiance aux professionnels.

Après quelques échographies et prises de sang (et même pas de piqûre !!), nous réalisons l’insémination. C’était nouveau pour nous.  Nous restons positifs, car chaque transfert/insémination est une chance supplémentaire pour nous d’accéder à notre rêve.

 

 

La vie 

J’ai commencé à vomir 3 jours après, j’y croyais! Même si cela ne signifiait pas grand-chose…

Le jour de la prise de sang pour savoir si cela avait marché je n’ai pas pu attendre d’être à la maison, j’ai regardé les résultats dans l’ascenseur en sortant du travail et que vois-je? Le test est positif! Impossible de garder le secret pour faire la surprise à mon conjoint cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas reçu de tel résultat qu’il fallait qu’il me confirme que oui il y a bien quelque chose!

Nous avons eu un rendez-vous à la PMA pour une échographie et confirmer qu’un petit cœur bat et c’était le cas ! La PMA est finie pour nous, il faut maintenant continuer les rendez-vous de grossesse comme tout le monde (
Nous n’avons pas gardé le secret longtemps, car notre entourage connaissait notre parcours et nous savions que quoiqu’il arrive il serait là pour nous. Nous avons profité de cette grossesse chaque jour en espérant que cette fois-ci ce sera bon. J’ai eu des saignements, mais rien de grave. Le bébé est en pleine forme dans mon ventre.

Aujourd’hui, je suis dans mon 6e mois de grossesse et quel bonheur de pouvoir voir mon ventre s’arrondir et de savoir mon bébé à l’intérieur. J’ai eu comme une envie de partager ce moment au monde entier! et en même temps je me freine, car je me dis que des personnes doivent être actuellement dans la même situation que j’étais auparavant.

 

 

Merci la PMA 

Voilà, grâce à la PMA j’ai un bébé qui pousse dans mon ventre et qui pour le moment est en pleine forme! La PMA est vraiment un parcours plein de peurs, de doutes, d’embûches, d’espoirs, d’excitation. Un parcours qui a forcément changé quelque chose dans notre couple, tout n’a pas toujours été rose…

Il est difficile pour un homme de trouver sa place dans ce milieu, mais j’ai une chance infinie d’avoir un super compagnon. Malgré des moments compliqués, il a été présent à tous mes rendez-vous et a toujours été là quand j’en ai eu le plus besoin. La PMA nous a rendus encore plus amoureux, plus soudés et nous a fait réaliser qu’ensemble rien n’est impossible.

 

 

Parce que je ne suis pas la seule 

Un petit message pour vous les filles : Ne baissez pas les bras, tout peut arriver, aimez-vous, écoutez-vous et surtout entourez-vous de bonnes personnes. Je pense à vous.

Voici des comptes Instagram qui m’ont aidé pendant cette période difficile. J’espère qu’ils vous apporteront autant qu’ils m’ont aidé à me relever et à toujours y croire.

@babyhope.fr @pma.monarbrepourlavie @pma_positivemindattitude @alorscestpourbientotpodcast

Je vous embrasse,
Virginie