Aujourd’hui, j’aimerais vous parler d’un sujet qui me tient particulièrement à cœur : le don de cordon ombilical.
Il y a quelques années, je travaillais en pédiatrie dans une unité protégée de greffes de moelle osseuse. J’étais entourée de petit(e)s guerrier(re)s qui se battaient contre des leucémies, lymphomes et autres maladies du sang. À travers cette lecture, je voudrais donc vous expliquer comment le don de sang cordon peut sauver des vies.
Qu’appelle-t-on le don de cordon ombilical ?
Nous parlons ici du cordon ombilical qui relie la maman au bébé, via le placenta. Il s’agit du tuyau qui alimente bébé au cours de la grossesse, que ce soit en oxygène, en eau ou nutriments. Dans l’autre sens, il permet également de récupérer les déchets du bébé tels que l’urée ou le gaz carbonique.
Lors de l’accouchement, comme vous le savez certainement, le personnel soignant coupe le cordon (ou le papa s’il le souhaite et qu’il en a la possibilité). En principe, on le jette ensuite avec le placenta. C’est à ce moment-là que l’on peut récupérer le cordon si la maman en a donné l’autorisation au préalable.
En réalité, sachez que ce n’est pas vraiment le cordon qui nous intéresse, mais le sang qu’il contient (sang de cordon ou sang placentaire).
Quels sont les enjeux ?
Alors, pourquoi ce sang est-il si spécial ? La valeur du sang de cordon s’explique par sa richesse en ce que nous appelons « les cellules souches ». Pour vulgariser, ce sont des cellules à tout faire, capables de se renouveler et de produire différents types de cellules. Ces dernières permettent ainsi à leur tour de réparer toutes sortes de tissus ou organes endommagés.
Vous comprenez maintenant les enjeux ? C’est un traitement de choix pour tous les malades souffrant d’une affection du sang, comme les leucémies par exemple.
Bien sûr, il y a d’autres manières de se procurer des cellules souches. Mais ces dernières sont intrusives et les cellules contenues dans le sang ombilical bénéficient d’une faible réactivité immunologique. Comprenez par-là que les risques de rejet par le malade receveur, sont plus faibles.
Contrairement aux prélèvements de moelle osseuse par exemple, habituellement réalisés, il suffit par ailleurs de récolter le sang placentaire à chaque naissance. C’est beaucoup plus simple et il n’y a absolument aucun danger, que ce soit pour le bébé, ou la maman.
Ayons conscience qu’au regard des maladies dont il est question et du pouvoir de ces cellules, chaque don à réellement le pouvoir de sauver une vie !
Alors, concrètement, comment ça se passe ?
Découvrez
Mes bolas de grossesse !
Comment se déroule le don de cordon ?
Avant d’envisager la récupération du cordon lors d’un accouchement, la maman doit bien entendu être consentante. À ce titre, une sage-femme ou un médecin doit préalablement recueillir son accord.
Le prélèvement intervient alors dans les minutes suivant l’accouchement, avant l’expulsion du placenta. On le réalise uniquement si l’accouchement n’a pas donné lieu à des complications. Il n’y a aucun risque ni aucune douleur ressentie. On prélève simplement le sang placentaire sur une veine du cordon ombilical.
On récupère et on transporte alors le sang dans une des banques de sang placentaire, où il est congelé et stocké.
Quelques semaines après le recueil du don (le greffon), la maternité contacte la maman. Elle vérifie alors qu’aucun problème médical n’est intervenu après l’accouchement. On contrôle également la santé du bébé et c’est à partir de ce moment que le greffon est inscrit sur le registre national des Greffes.
Les banques de sang de cordon
Seule une vingtaine de maternités en France, partenaires du « Réseau français du Sang placentaire », proposent le don de cordon ombilical. Si vous êtes sensible à cette démarche, renseignez-vous donc auprès de votre maternité ou consultez la liste sur le site du don de cordon www.dondesangdecordon.fr.
Depuis quelques années déjà, l’objectif du stock de réserves a été atteint, soit 30 000 unités. On privilégie donc maintenant la « qualité » (la richesse des cellules) et la diversité des profils génétiques recueillis via ces dons.
Enfin, sachez que le don de sang de cordon est un acte anonyme. Inscrit dans un registre international contrôlé par l’Établissement français des Greffes, on ne conserve aucune information concernant le donneur. Ainsi, il est disponible pour un futur patient, à travers le monde entier.
Sources :
découvrez